Echecs – Intermédiaire 1 – La fourchette

La fourchette avec le cavalier

Le cavalier est maître dans l’art des attaques doubles. Sa capacité à se déplacer en L permet d’atteindre des cases inattendues. Son mouvement original est souvent sous-estimé voire oublié par l’adversaire, il faut donc en profiter !

En bondissant sur la case d5, le cavalier blanc menace à la fois la dame et la tour. Les noirs vont logiquement sauver la dame, pièce qui a le plus de valeur, mais leur tour sera perdue !

Notez dès maintenant un point important : la pièce qui fait la fourchette a généralement une valeur inférieure à celle des pièces attaquées. Ici, le cavalier dont la valeur est de 3 points attaque une dame (9 points) et une tour (5 points).

La fourchette avec le pion

On parle de fourchette car le pion ressemble au manche de la fourchette, et les pièces attaquées aux dents. Par la suite, le mot a été étendu aux autres pièces, par exemple avec le cavalier.

Les blancs poussent leur pion en e5, attaquant à la fois le fou en d6 et le cavalier en f6. Les noirs ne pourront donc en sauver qu’un des deux !

Notre astuce : si vous constatez que deux pièces adverses sont sur la même rangée, mais séparées par une colonne, alors une fourchette avec un pion devient possible, même très tôt dans la partie ! En effet, en début de partie beaucoup de pions sont encore présents sur l’échiquier, donc la fourchette par les pions survient plus souvent qu’en finale.

La fourchette royale

Le cavalier surgit en d7 et réalise une fourchette royale, attaquant simultanément le roi et la dame.

Notez que la fourchette est particulièrement puissante lorsqu’une des deux pièces attaquées est le roi. En effet, si un joueur est en échec, il doit impérativement le parer, souvent en déplaçant son roi. Il est donc impossible d’échapper à une fourchette royale, la dame est condamnée.

Toutes les fourchettes ne sont pas décisives !

La pièce qui réalise la fourchette doit être d’une valeur inférieure aux pièces menacées, si elles sont protégées. Rappelons qu’aux échecs, un pion vaut un point, un cavalier ou un fou 3 points, une tour 5 points et une dame 9 points.

Ici, le cavalier fait une fourchette, attaquant deux pièces. Mais les noirs peuvent s’en sortir en déplaçant simplement leur tour. Si le cavalier blanc capture le fou, il sera repris. Les blancs ne gagnent donc pas de matériel, car ils troquent un cavalier qui vaut 3 points contre un fou qui a la même valeur.

Notre conseil : lorsque vous tentez de réaliser une fourchette, ciblez les pièces adverses qui ont une grande valeur (dame et tour) et les pièces qui ne sont pas protégées.

Se sauver en cas de fourchette

Votre adversaire vous fait une fourchette ? Ne baissez pas les bras et tentez de trouver une défense, car il en existe trois qui peuvent retourner la situation !

Défendez une des pièces avec l’autre.

Les blancs viennent de jouer leur cavalier en b4, attaquant à la fois la dame et le fou.

Mais les noirs peuvent tout simplement déplacer leur dame de façon à protéger le fou, par exemple en allant en c4 ou en a4.

Attention : utilisez toujours la pièce qui a le plus de valeur (ici la dame) pour défendre celle qui vaut moins (le fou dans cet exemple).

Le coup intermédiaire

Étudions cet exemple, qui ressemble beaucoup au précédent. Encore une fois, le cavalier fait une fourchette, mais malheureusement la dame noire ne peut plus protéger son fou. La case a4 n’est pas accessible, et si la dame va en c4 le pion blanc la mange.

Heureusement, les noirs peuvent faire échec avec leur dame (en b1, c1 ou d1). Les noirs ont l’obligation de déplacer leur roi qui est menacé. Cela laisse ensuite le temps aux noirs de sauver leur fou !

Cet échec de la dame est ce qu’on appelle un coup intermédiaire, une tactique dans laquelle un joueur, au lieu de jouer le coup attendu interpose d’abord un autre coup posant une menace immédiate.

La contre-menace

Si vous subissez une fourchette, essayez de créer une menace encore plus forte, que votre adversaire ne pourra ignorer !

Comment échapper à la fourchette du cavalier blanc ? Les deux tours noires sont attaquées, il faut donc faire monter les enchères et créer une menace encore plus importante qu’une tour.

Deux solutions s’offrent aux noirs :

1. Déplacer la tour en g6 pour attaquer la dame blanche. Ainsi, si le cavalier capture la tour d7, les blancs perdent la dame g3. Et une dame a plus de valeur qu’une tour !

2. Menacer de faire échec et mat, par Ta7. Non seulement la tour n’est plus attaquée par le cavalier, mais elle menace d’aller en a1 au prochain coup, mettant fin à la partie. Les blancs n’ont donc pas le temps de capturer la tour en e6.

Les plus expérimentés d’entre-vous auront peut-être repéré un autre coup pour les noirs : Txd4. Si c’est le cas, bravo !

Préparez votre fourchette

Jusqu’ici, les exemples présentent des situations où la fourchette est immédiatement réalisable sur l’échiquier. Mais bien souvent, vous devrez la préparer, en jouant une série de coups qui la rendent possible.

Les blancs jouent et gagnent

Pas de fourchette dans cette position… Enfin, pas pour le moment !

1. Txg4+ Rxg4 2. c7 Tc2 Le seul coup pour empêcher le pion blanc de se transformer en dame 3. Ce3+ Et voilà la fourchette ! Le cavalier va capturer la tour, puis le pion c7 sera promu en dame.

Notre conseil : essayez d’imaginer sur quelle case une pièce adverse doit aller pour pouvoir placer votre fourchette. Ensuite, cherchez un moyen d’attirer la pièce à l’endroit voulu, quitte  pour cela à sacrifier du matériel.

14 exercices difficulté croissante